
CAYENNE, 30 juin 2025 – En Guyane, territoire jeune et multiculturel, l’école vacille. Près de 7 % des enfants de 3 à 16 ans n’y sont tout simplement pas inscrits, soit environ 6 200 jeunes privés de leur droit fondamental à l’éducation — un taux deux fois supérieur à celui de l’Hexagone.
Des kilomètres d’obstacles pour aller à l’école
Dans les communes isolées, la géographie est un véritable casse-tête : routes impraticables, cours d’eau trop bas ou trop haut selon la saison, écoles inaccessibles. Certaines familles n’ont pas d’autre choix que de compter sur… l’armée, qui transporte parfois les enfants en hélicoptère.
Face à ces défis logistiques, la Guyane paie lourdement l’absence d’infrastructures : routes, ponts, bateaux ou réseaux de transport scolaire manquent cruellement.
Une jeunesse en pleine explosion démographique
Le nombre d’élèves a augmenté de 16 % en dix ans. D’ici 2050, la population devrait doubler, mettant encore plus de pression sur un système scolaire déjà saturé. À cela s’ajoutent les grossesses précoces, qui forcent trop souvent des adolescentes à interrompre leur scolarité.
Des inégalités criantes
Les enfants de familles monoparentales, migrantes ou vivant dans des habitats informels sont particulièrement touchés. Refus d’inscription pour cause de papiers manquants, guichets saturés, obstacles administratifs : de nombreux enfants sont écartés de l’école avant même d’y entrer.
Un système éducatif dépassé
La pénurie de professeurs titulaires aggrave la situation. Un enseignant sur trois est contractuel, parfois sans formation adaptée. Résultat : absentéisme, turn-over, perte de repères, et une scolarité hachée qui creuse les inégalités.
Dans certaines zones, comme à Grand-Santi, plus de 90 % des jeunes quittent le collège sans diplôme. À Saint-Laurent-du-Maroni, c’est un jeune sur deux.
Un enjeu national
La Fondation Jean-Jaurès, appuyée par plusieurs ONG, tire la sonnette d’alarme : il faut simplifier les démarches d’inscription, construire de nouvelles écoles, former des enseignants ancrés dans la réalité plurilingue et multiculturelle, et développer des transports scolaires dignes de ce nom.
Si rien n’est fait, la Guyane risque de voir émerger une « génération sacrifiée », privée de toute chance de s’intégrer dans la société et de s’épanouir.
L’urgence est là. Dans un département où l’enfance est la richesse première, investir massivement dans l’école est la seule voie pour bâtir un avenir.
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