
19 octobre 2025 - 54 vues
Malgré les campagnes d’Octobre Rose, la participation au dépistage organisé du cancer du sein reste trop basse en France… et abyssale en Guyane. Derrière les chiffres, des réalités d’accès aux soins, de logistique et de confiance.
En France, 1 femme sur 8 concernée
Pendant tout le mois d’octobre, des médecins radiologues de la FNMR (Fédération nationale des médecins radiologues) se mobilisent et se déplacent dans plusieurs grandes entreprises pour sensibiliser les salariées au dépistage du cancer du sein.
Objectif : parler, expliquer, rassurer.
Car il faut rappeler que 1 femme sur 8 sera concernée par un cancer du sein au cours de sa vie.
Et parmi les femmes de 50 à 74 ans, 97 % de celles qui passent une mammographie de dépistage ressortent rassurées.
Dans les rares cas où une anomalie est détectée, un dépistage précoce permet une prise en charge rapide et efficace, souvent avant même l’apparition de symptômes.
Les chiffres qui comptent
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France (national) : en 2024, la participation standardisée au dépistage organisé est estimée à 44,0 % — loin de l’objectif européen de 70 %.
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Guyane : sur la période 2022-2023, la participation régionale standardisée plafonne à 15,7 %, le plus bas taux du territoire français.
En clair, moins d’une femme éligible sur six en Guyane participe au programme de dépistage organisé, contre presque une sur deux en moyenne nationale.
Pourquoi si peu de dépistage en Guyane ?
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Isolement géographique et distances : certaines communes sont difficilement accessibles, ce qui complique les déplacements vers les centres de radiologie.
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Manque de professionnels agréés : peu de radiologues habilités à la « double lecture » des clichés exigée par le programme national.
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Freins logistiques : invitations parfois irrégulières, changements d’organisation du programme (passage à la gestion par l’Assurance maladie en 2024).
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Facteurs socio-culturels : peur du diagnostic, méfiance envers les institutions, difficultés linguistiques ou d’information.
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Contexte démographique particulier : population jeune, forte natalité, diversité des communautés, et couverture santé variable.
Ce que disent les autorités sanitaires
Le programme national de dépistage organisé (femmes de 50 à 74 ans, tous les deux ans, avec double lecture des clichés) est gratuit et fiable.
Pourtant, il reste sous-utilisé, surtout en Guyane.
Santé publique France rappelle que le dépistage opportuniste, prescrit hors programme par certains médecins, ne compense pas le retard structurel dans les territoires d’outre-mer.
Des pistes pour inverser la tendance
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Mammobiles et campagnes itinérantes le long du littoral et vers l’intérieur.
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Créneaux élargis et rendez-vous sans ordonnance pendant Octobre Rose.
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Médiation de proximité (associations, interprètes, agents communautaires) pour informer et rassurer.
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Relance systématique des femmes non dépistées via SMS et appels personnalisés.
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Appui numérique : prise de rendez-vous en ligne, résultats sécurisés accessibles à distance.
À retenir
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En Guyane, le dépistage organisé du cancer du sein reste à 15,7 %, contre 44 % en moyenne nationale.
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1 femme sur 8 sera concernée par ce cancer au cours de sa vie.
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97 % des femmes dépistées ressortent rassurées.
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L’enjeu est désormais d’amener la prévention au plus près des femmes, partout sur le territoire guyanais.
Sources
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Santé publique France, Taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein 2024 (mai 2025)
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ORS Guyane, Octobre Rose : prévention et dépistage en Guyane (octobre 2024)
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FNMR, Campagne Octobre Rose 2025
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Assurance Maladie, Dépistage du cancer du sein : chiffres clés
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