Le gouvernement français a dévoilé un projet majeur à Saint-Laurent-du-Maroni : la construction d’une prison ultra-sécurisée destinée à plus de 500 détenus, incluant narcotrafiquants, individus fichés S pour radicalisation islamiste, et grands criminels. Ce projet, annoncé sans concertation préalable avec les élus et la population guyanaise, soulève une controverse profonde.
Pour beaucoup, cette initiative fait écho à un passé douloureux, rappelant l’époque du bagne où la Guyane fut utilisée comme terre d’exil carcéral. Aujourd’hui encore, l’idée d’enfermer à nouveau des prisonniers “dangereux” dans ce territoire isolé réveille des inquiétudes sur la mémoire et l’identité guyanaises.
Si la situation carcérale actuelle impose des solutions — le centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly étant saturé et en mauvais état — ce projet suscite des critiques sur ses priorités et son mode d’imposition. Beaucoup déplorent l’absence de débat public et la crainte d’importer des violences et des tensions supplémentaires dans une région déjà fragile.
Par ailleurs, de nombreux acteurs locaux estiment que les 400 millions d’euros investis dans cette prison pourraient mieux servir à financer des infrastructures sociales, éducatives et économiques, essentielles pour lutter contre la délinquance à sa source.
Le défi est clair : trouver un équilibre entre la sécurité, le respect de la population locale, et la construction d’un avenir digne pour la Guyane.








