À l’heure où les incertitudes internationales pèsent sur l’économie mondiale, la Guyane enregistre un premier trimestre 2025 contrasté. Malgré une nette dégradation du climat des affaires, les perspectives à court terme offrent quelques motifs d’optimisme.

Le premier trimestre 2025 s’ouvre sur un repli du climat des affaires en Guyane. L’Indicateur du Climat des Affaires (ICA), mesuré par l’IEDOM, chute à 96,6 points, son plus bas niveau depuis un an. Cette baisse de 3,2 points sur trois mois s’explique principalement par un ralentissement de l’activité dans la majorité des secteurs, dans un contexte logistique particulièrement tendu.
Les mouvements sociaux dans les grands ports — Dégrad-des-Cannes, Trinité-et-Tobago, Le Havre — ont fortement perturbé le trafic maritime. En Guyane, où 98 % des biens passent par la mer, ces blocages ont provoqué une désorganisation marquée des chaînes d’approvisionnement.
« Les difficultés logistiques ont directement impacté la trésorerie des entreprises locales, déjà fragilisées par l’augmentation des charges et des délais de paiement », note l’IEDOM dans sa dernière publication.
Un commerce en souffrance, un BTP résilient
Sans surprise, le secteur du commerce a été le plus durement touché, enregistrant une baisse marquée de son activité. Le tourisme peine lui aussi à rebondir, alourdi par des coûts logistiques et d’exploitation en hausse, et une pénurie persistante de main-d’œuvre qualifiée.
À l’inverse, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) se démarque. Son solde d’opinion reste au-dessus de sa moyenne de long terme, confirmant la vitalité des chantiers en cours et l’anticipation de nouvelles commandes malgré l’incertitude sur les financements publics.
Une inflation contenue, mais une consommation freinée
Bonne nouvelle côté prix : l’inflation ralentit fortement, passant à +0,2 % sur le trimestre (+1,5 % sur un an). Mais cette accalmie tarifaire n’a pas suffi à soutenir la consommation des ménages. Les importations de biens de consommation chutent de 22,8 % en valeur, conséquence directe des retards maritimes. Le marché automobile est particulièrement affecté, avec des importations en baisse de 44,9 % et des immatriculations en recul de 23,3 %.
Seul point positif : les microentreprises continuent de se développer (+4,8 % sur le trimestre), et les indicateurs de vulnérabilité financière des ménages (surendettement, retraits de cartes) montrent une nette amélioration.
Des perspectives plus favorables pour le deuxième trimestre
Malgré ce contexte tendu, les chefs d’entreprise restent prudemment optimistes. Les prévisions d’activité et d’embauche pour le 2e trimestre s’orientent à la hausse. Surtout, les intentions d’investissement à un an se maintiennent au-dessus de leur moyenne historique — un signal fort de confiance pour l’avenir.
Les exportations, notamment dans l’agriculture et le bois, progressent également, compensant en partie la faiblesse des importations.
Un environnement international toujours incertain
Sur le plan mondial, les prévisions de croissance sont revues à la baisse par le FMI, tant aux États-Unis qu’en Europe. La politique douanière américaine crée une instabilité persistante, impactant indirectement les territoires ultramarins. Seule exception régionale : le Guyana voisin, qui poursuit son expansion grâce à l’exploitation pétrolière (+10 % de croissance attendue en 2025).
Une économie sous tension, mais résiliente
Ce premier trimestre montre à quel point l’économie guyanaise reste exposée aux chocs extérieurs, en particulier logistiques. Mais il confirme aussi la résilience de ses acteurs économiques, qui continuent d’investir, d’embaucher et de croire en une reprise.
Un signal à surveiller : si les prévisions d’activité se concrétisent au 2e trimestre, la Guyane pourrait rapidement retrouver une trajectoire plus dynamique, à condition que la stabilité logistique soit rétablie.
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